Dès 1998 je me suis intéressé aux sans papiers. Pendant une année je les ai photographiés dans leur quotidien, dans leurs foyers, dans leurs galères de travail au noir et dans leurs luttes afin d’obtenir le permis de séjour, ce précieux sésame qui leur ouvrirait les porte d’une vie meilleure. En 2009 j’ai réalisé les portraits de 15 stagiaires qui apprennent le français dans des ateliers de formation de base d’Emmaüs. Ces 15 personnes d’horizons et de cultures lointaines, presque toutes sans papiers, viennent en France pour fuir la misère, les persécutions et parfois la mort ou tout simplement dans l’espoir d’une vie meilleure. Derrière l’aridité des chiffres que l’on évoque quand on parle de l’immigration, il y a des hommes et des femmes qui ont dû affronter mille difficultés avant d’arriver chez nous, en emportant avec eux leur histoire souvent tragique. Avec ce travail, que j’ai fait en collaboration avec l’écrivain et journaliste espagnol José Manuel Fajardo qui a recueilli leurs histoires, j’ai voulu retracer et rendre visible le parcours de ces personnes, leurs silencieuses odyssées.